Le tribunal administratif de la Martinique a condamné l’État à indemniser deux anciennes ouvrières agricoles.
Selon les termes de la décision rendue lundi dans ce scandale environnemental aux Antilles a été retenu leur préjudice d’anxiété en lien avec une exposition chronique au chlordécone.
Les deux ex-ouvrières agricoles, qui ont travaillé pendant des années dans des bananeraies martiniquaises, ont saisi cette le tribunal administratif en faisant valoir le préjudice moral d’anxiété dont elle s’estimaient victimes. Elles arguaient de leur crainte de développer la maladie de Parkinson, le lymphome non hodgkinien et sa forme du myélome multiple, en lien avec leur exposition prolongée à des produits bananiers antiparasitaires à base de chlordécone.
Les magistrats ont estimé qu’elles apportaient « suffisamment d’éléments pour justifier d’un préjudice moral d’anxiété réparable, après avoir constaté que les intéressées avaient travaillé pendant plus de dix ans dans une bananeraie, en qualité d’ouvrières agricoles, et qu’elle avaient participé dans ce cadre aux travaux d’épandage manuel du chlordécone dans les zones de cultures, sans matériel de protection », a résumé le tribunal administratif dans un communiqué.
Le tribunal a condamné l’État à indemniser les deux victimes à hauteur de 10 000 euros chacune en réparation de ces préjudices.
Ces condamnations interviennent deux mois après la décision de la cour administrative d’appel de Paris dans laquelle celle-ci estimait que l’État devrait indemniser les victimes du chlordécone si elles démontraient un préjudice moral d’anxiété.
A noter qu’il y a plus d’un millier de plaignants en Martinique et Guadeloupe et que, jusqu’à présent, seules quelques dizaines ont été pris en compte, en raison de la difficulté d’obtenir des preuves de l’imprégnation et de ses conséquences sur l’état de santé des plaignants ou leur état psychologique (anxiété).
