Lauréat du Prix Carbet des lycéens 2024, pour son roman Darwyne, Colin Niel, auteur de polars plusieurs fois primés, est venu à la rencontre des collégiens et lycéens de Guadeloupe.
Pour clôturer son cycle de rencontres avec les lecteurs – jeunes et moins jeunes – de Guadeloupe, Colin Niel a été accueilli au lycée Droits de l’homme (Petit-Bourg), jeudi 15 mai, où les élèves lui ont remis le trophée 2024 du Prix Carbet des lycéens.
Vous êtes un habitué des prix littéraires. Comment avez-vous accueilli celui des lycéens de Guadeloupe ?
Colin Niel, romancier : J’ai d’abord été étonné de faire partie de la sélection : je ne pensais pas y avoir ma place. Pour moi, le Prix Carbet des lycéens, que je connais depuis des années, était destiné aux auteurs issus de la Caraïbe. En apprenant que mon roman était primé par les lycéens, j’ai été très heureux.
L’écriture n’est pas une compétition : on n’écrit pas pour remporter des prix, mais cela fait plaisir parce que je sais que les lycéens sont des lecteurs très exigeants, très catégoriques dans leurs choix. Avoir la reconnaissance de lycéens issus de la Caraïbe, c’est très important pour moi. J’écris sur la Guyane depuis mon premier roman, en 2012. C’est un territoire qui me passionne. Voir que ce que j’écris parle à des lycéens de la Caraïbe, c’est touchant.

Parmi les éléments qui ont retenu leur attention, les lycéens ont notamment mentionné le « léger handicap » dont est atteint le personnage principal.
Dawyne est clairement différent des autres enfants dans ce qu’il aime, ce qui l’attire… Darwyne, qui est le moins policier de mes romans, est surtout un livre sur la maternité : comment une mère élève un enfant, l’aime malgré le fait qu’il soit différent par rapport à l’image qu’elle s’était faite.
Qu’est-ce qui motive votre écriture ?
C’est très variable d’un livre à l’autre : l’inspiration peut venir de partout. De livres que j’ai lus, de personnes que j’ai rencontrées, de documentaires ou d’histoires qu’on m’a racontées. Mes premiers romans étaient assez clairement policiers.

Le Prix Carbet est une façon d’inciter les jeunes à lire. Quels conseils pourriez-vous leur donner pour qu’ils cultivent cet intérêt pour le livre ?
C’est compliqué. La lecture de livres, de romans… se perd et devient difficile pour les enfants et aussi pour les adultes. La capacité de concentration baisse et c’est dommage ! Je crois vraiment que la littérature permet de ressentir des émotions qu’aucun autre média ne permet !
Le défi est aussi à relever par les auteurs : c’est aussi aux auteurs de proposer des lectures qui peuvent parler aux jeunes. D’ailleurs, aujourd’hui, il y a une littérature Jeunesse qui est très dynamique et qui, je crois, peut faire bouger les choses. Voir que mes romans peuvent plaire à des lycéens, m’emballe complètement ! D’autant que Darwyne n’est pas spécialement écrit pour les jeunes.
Entretien : Cécilia Larney
Au salon du livre de Maripasoula
Après avoir échangé avec des collégiens et lycéens à Pointe-à-Pitre, Sainte-Rose, Petit-Bourg…, et participé à une rencontre littéraire avec le grand public à la médiathèque Achille René-Boisneuf (Pointe-à-Pitre), mercredi 14 mai, Colin Niel a clôturé sa visite en Guadeloupe avec les lycéens qui ont attribué le Prix Carbet 2024 à son roman, Dawyne. Le trophée lui a été remis, jeudi 15 mai, au lycée de Petit-Bourg.
Dès le 18 mai, Colin Niel participera, en Guyane, au Mapa Buku Festi, le salon du livre de Maripasoula. L’auteur, qui a développé un lien particulier avec la Guyane, a été plusieurs fois primé pour sa série guyanaise (Les Hamacs de carton, Ce qui reste en forêt, Obia, Sur le ciel effondré) qui suit les aventures d’un gendarme noir-marron en quête de ses origines. Son roman Seules les bêtes (prix Landerneau Polar, prix Polar en Séries) a été adapté au cinéma par Dominik Moll, en 2019.