Société. L’alcool au féminin, un sujet tabou

Selon les spécialistes, l’alcoolisme au féminin a la particularité d’être souvent la conséquence d’un évènement traumatique.

« Pour une femme alcoolique, c’est deux fois plus dur que pour un homme… on ne nous le pardonne pas ». Ces mots sont ceux de la comédienne Fiona Gélin. Ils disent tout à la fois : l’enjeu et l’urgence de lever le voile sur cette maladie qu’est l’alcoolisme, et sur cette honte, si injuste, qui l’accompagne quand elle touche les femmes.

En France, elles seraient entre 500 000 et… 1,5 million de femmes à être dépendantes à l’alcool. Les chiffres sont extrêmement approximatifs tant la culpabilité impose le silence.

Ce silence, des femmes courageuses ont accepté de le briser pour se livrer à Marina Carrère d’Encausse. Qu’elles soient célèbres (Muriel Robin, Fiona Gélin, Noémie Lvovsky), ou inconnues du grand public (Sylvie, Marianne, Anaïs, Laurence), elles confient dans le documentaire, Alcool au féminin, elles brisent le tabou, réalisé par Alexandra Combe, à la fois leur descente aux enfers et leur rédemption.

Une agression sexuelle multiplie le risque d’une addiction

Elles racontent les quantités vertigineuses d’alcool fort (jusqu’à 3 bouteilles de rhum par jour pour certaines), les conduites à risques, et les faux-semblants de ces vapeurs dans lesquelles leurs angoisses ne se noient que pour un laps de temps très court.

Elles révèlent les origines douloureuses de cette consommation excessive. Car les médecins le constatent, l’alcoolisme au féminin a cette particularité d’être souvent la conséquence d’un évènement traumatique. Un choc si dur qu’il est impossible à affronter, si violent qu’on cherche à le fuir dans un état d’ébriété permanent.

Au premier rang de ces traumatismes : les violences sexuelles. Selon les chiffres, le vécu d’une agression sexuelle peut multiplier jusqu’à 36 le risque de développer une addiction à l’alcool ! C’est, selon ces médecins, ce qui constitue l’une des principales différences entre les femmes alcoolo-dépendantes et les hommes souffrant de la même addiction. La dépendance de ces derniers étant souvent liée à une consommation festive qui dérape.

Les signaux qui doivent alerter

Pour les hommes comme pour les femmes (devenues les nouvelles cibles de l’industrie de l’alcool), il demeure primordial d’identifier ce moment de bascule. Cette zone grise entre une consommation « normale » et une consommation problématique.

Quand peut-on se considérer comme alcoolique ? À partir de combien de verres ? Le documentaire apprend que la réponse n’est pas à chercher dans les quantités, mais dans le comportement. Deux signaux doivent alerter. L’impossibilité de s’arrêter signe une dépendance. L’impact sur la santé (prise de poids, fatigue, essoufflement…) traduit une consommation excessive.

À ce titre, l’alcoolisme au féminin, est, une fois encore, très spécifique et différent de celui des hommes. En raison de leurs différences physiologiques (masse musculaire plus faible, hormones…), les femmes subissent plus violemment l’impact de l’alcool. Chez elles, les cirrhoses et les maladies cardio-vasculaires arrivent plus vite. Le risque de cancer du sein est aussi accru.

Mardi 13 mai, à 21 h 05 sur France 5

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